Comme beaucoup d’autres secteurs, le domaine médical est en train de subir une révolution. Les progrès technologiques effectués ces dernières années en matière de traitement des données et d’automatisation permettent d’envisager un nouveau visage pour les soins de santé. Amorcée dans les années 1980, l’automatisation des laboratoires est l’un des éléments les plus visibles de ce tournant et les avantages sont bien présents, pour les entreprises comme pour les particuliers.
Health 4.0 ou santé digitale, un secteur en plein essor
Alors que la fintech a d’ores et déjà rebattu les cartes de la sphère financière, un nouveau virage technologique est en cours : celui lié à notre santé. La digitalisation des soins de santé attire des investissements importants depuis plusieurs années maintenant. Selon les chiffres repris par le magazine Fortune, les fonds capital-risque auraient contribué à hauteur de 14,6 milliards de dollars dans le secteur en 2018. Le marché lié au Healthcare 4.0 était quant à lui évalué à 4 milliards de dollars en 2019.
Les géants américains de la technologie ne s’y trompent pas et espèrent obtenir leur part de ce juteux marché. Voilà des années déjà que GAFAM et consorts consolident leurs positions respectives dans le secteur par le biais d’acquisitions ou de prises de participations. Google par exemple a investi dans plus de 60 entreprises du secteur Health Tech. On peut également citer l’exemple d’IBM qui a contribué à hauteur de plusieurs milliards de dollars dans le domaine.
Cette mutation du secteur santé s’effectue autour de différents axes. D’une part, l’essor de l’internet des objets permettra à l’avenir d’assurer un suivi patient optimal et personnalisé. D’autre part, la collecte et le traitement des données donnera l’opportunité d’effectuer de nouvelles connexions et de booster la recherche et le développement dans de nombreux domaines. En outre, la robotisation et l’automatisation impliquent des changements profonds des modes opératoires. Enfin, l’intelligence artificielle devrait renforcer les possibilités en matière d’imagerie médicale et de diagnostics pour ne citer que ces exemples.
Au niveau des laboratoires, voilà déjà quelques années que l’automatisation est en cours afin d’assurer un suivi toujours plus efficace et d’augmenter le potentiel de déduction et d’analyse des installations en place.
Avantages à l’automatisation des laboratoires
L’automatisation des laboratoires s’est imposée au fil des années comme un standard afin de garantir un procédé efficace et transparent. Les avantages sont nombreux.
Tout d’abord, l’automatisation permet d’augmenter la vitesse de traitement et donc de diminuer le temps d’attente des résultats. Indirectement, cela permet donc de réduire les coûts, en particulier si les patients sont hospitalisés.
Ensuite, l’influence sur le taux d’erreur est évidente. Le commun des mortels considère en effet les résultats d’analyses effectuées en laboratoire comme fiables et la plupart des traitements médicaux sont déterminés sur la base de telles analyses (on parle de 70% environ). Il est faux de croire que la marge d’erreur est infime. En 2006, le taux d’erreur en France était évalué à 10% par l’Inspection des affaires sociales. Si des efforts considérables en matière de réglementation et de contrôle ont été effectués depuis, le taux d’erreur est toujours bien présent et peut entraîner un diagnostic erroné. Aux États-Unis en 2017, une étude estimait que les erreurs médicales étaient la troisième cause de mortalité des patients derrière les cancers et les attaques cardiaques. Selon l’organisme ECRI, 12 millions d’Américains subissent une erreur de diagnostic chaque année. La réduction des erreurs est donc une priorité.
L’automatisation peut aider à diminuer le taux d’erreur car la cause est humaine dans la grande majorité des cas. Les causes les plus courantes dans la phase de diagnostic sont une erreur dans le remplissage du tube, une mauvaise identification du patient, une erreur dans le type de test effectué, une erreur d’étiquetage ou encore plus simplement la perte d’échantillons.
Au-delà de cet objectif d’efficacité, l’automatisation permet bien évidemment des économies financières. Ces économies se traduisent la plupart du temps par une réduction des coûts du travail. La main d’œuvre est en effet le poste le plus important de la majeure partie des laboratoires. En automatisant certaines tâches, cette main d’œuvre peut être redéployée et utilisée à meilleur escient.
Enfin, l’automatisation des laboratoires permet une meilleure gestion des processus et de la charge de travail. Il est possible de garantir la traçabilité des échantillons et d’identifier les failles de manière plus efficace. Cette optimisation est indispensable à l’ère du Big Data alors que les données médicales à traiter augmentent constamment. Le taux de croissance annuel des données santé serait d’environ 50% actuellement. Cette croissance devrait augmenter au fur et à mesure que les objets connectés envahiront notre quotidien. En automatisant les laboratoires, les spécialistes médicaux se donnent les moyens de tirer parti de la multitude de données à disposition.
Différents axes d’automatisation en laboratoire
L’automatisation des laboratoires est un processus global mais plusieurs aspects peuvent être distingués :
- Automatisation, robotisation des tâches ;
- Automatisation de la traçabilité ;
- Gestion et traitement des données.
De nombreuses actions liées aux deux premiers axes ont été prises depuis plusieurs années déjà. On l’a dit plus haut, l’automatisation des laboratoires à commencé dès les années 1980. L’introduction des code-barres sur les échantillons est un exemple d’automatisation.
Aujourd’hui, la priorité est plutôt mise sur la collecte et le traitement des données afin de pouvoir pousser la science un pas plus loin. La tâche est loin d’être aisée. En effet, les laboratoires sont confrontés à diverses sources de données. Il y a d’abord les formulaires et les dossiers patients, ensuite tous les résultats de capteurs, de senseurs ou moniteurs et enfin toutes les données provenant des objets connectés.
Ces données peuvent ensuite être intégrées sur une plateforme ou dans un système de gestion des données pour être digérées et ressortir sous diverses formes :
- Actions automatisées : par exemple, mail, SMS de rappel de rendez-vous, envoi de résultats, etc ;
- Base de données dans une perspective de recherche et développement ;
- Plateformes médicales à destination des patients ou des médecins ;
- Création de rapport individuels, par exemple dans le cadre d’un patient dont le rythme cardiaque ou le taux de sucre doivent être surveillés.
Ces différents modes de traitement impliquent bien évidemment une réflexion approfondie concernant la propriété des données et l’usage qui en est fait. Des questions éthiques et juridiques doivent être analysées. En outre, la cybersécurité est un élément indispensable pour maintenir le caractère privé des informations liées à notre santé.
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La Ryax Team.