Performance énergétique : les enjeux des bâtiments intelligents (smart building)

Cet article donne un coup de projecteur sur les bâtiments intelligents et leurs enjeux en matière de performance énergétique.

 

La performance énergétique est un enjeu fondamental. Au-delà de la nécessité de préserver notre planète, une utilisation non optimisée des sources d'énergie crée un coût croissant pour les sociétés. De plus, les réglementations françaises et internationales imposent de plus en plus de contraintes aux entreprises en matière de consommation d’énergie. Pour répondre à ces défis, le secteur proptech développe des solutions afin de rendre nos bâtiments intelligents. Les smart buildings permettent de mieux gérer les consommations d’énergie, d’améliorer le confort des occupants et de soulager les portefeuilles.

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Performance énergétique des bâtiments : cadre légal et réglementaire

Diverses réglementations existent déjà concernant les performances énergétiques des bâtiments. La majorité d’entre elles visent cependant uniquement les bâtiments non résidentiels. Selon les données de l’Observatoire européen des bâtiments, cette catégorie ne représente que 25% du parc immobilier européen. On peut donc considérer que de nombreux changements législatifs qui impacteront nos foyers sont encore à venir.

Directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments

Au niveau européen, la Directive européenne concernant la performance énergétique des bâtiments (Directive 2010/31/UE publiée le 8 juillet 2010) fixe des exigences minimales et un cadre commun pour le calcul des performances énergétiques. Cette Directive a été modifiée en 2018 par la Directive 2018/844/UE afin d’accélérer la rénovation rentable des bâtiments existants et de promouvoir les technologies intelligentes.

Loi française et performance énergétique des bâtiments

En France, un cadre législatif existe déjà avec pour base la loi dite ELAN (loi 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant Évolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique). En complément de cette loi, le décret tertiaire impose des objectifs progressifs de diminution d’énergie aux bâtiments à usage tertiaire. D’ici à l’horizon 2050, les consommations d’énergie devront être réduites de 60% par rapport à 2010 (ou une année ultérieure).

De plus, un décret daté du 20 juillet 2020 requiert l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle du bâtiment dans certaines catégories d’immeubles d’ici à 2025. Ces mesures s’accompagnent également de nombreuses obligations connexes en matière de reporting.

La plupart des entreprises françaises se préparent donc depuis plusieurs années à cette transition. Au-delà de l'amélioration des performances énergétiques, elles doivent également collecter les données liées à leur consommation d’énergie et les exploiter de manière efficace.

Performance énergétique : enjeux environnementaux

Pour la plupart des Européens, la nécessité de diminuer les consommations d’énergie est acceptée depuis plusieurs années déjà. Les bâtiments ont la réputation d’être de grands consommateurs d’énergie et la réduction de leur consommation rentre donc dans cette optique.

Selon la Commission européenne, les bâtiments représentent en effet près de 40% de la consommation d’énergie globale à l'échelle européenne et produisent 36% des gaz à effet de serre. Outre-Atlantique, les proportions semblent similaires. L’EIA, l’Observatoire de l’énergie aux États-Unis (Energy Information Administration), estime que les immeubles comptent pour 40% de la consommation d’énergie américaine contre 32% pour l’industrie (chiffres de 2018). La marge de progression est donc bien présente.

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Performance énergétique : enjeux financiers

Les enjeux financiers liés à la consommation d’énergie des bâtiments sont également colossaux. Selon The Economist Intelligence Unit’s Climate change resilience Index (index de la résilience au changement de climat calculé par le groupe The Economist), le changement de climat pourrait engendrer des pertes de l’ordre de 7 900 milliards de dollars pour l’économie mondiale d’ici à 2050. Ce chiffre provient principalement du coût des catastrophes naturelles et des dégâts découlant du changement climatique.

Au-delà de ce montant global, les diminutions des factures de consommation constituent bien souvent une motivation de taille pour repenser les bâtiments. En 2017, la Commission européenne publiait un rapport passionnant sur le sujet. Selon les données collectées par cette étude, un système de chauffage et ventilation intelligent ainsi qu’un éclairage optimisé permettraient des économies de l’ordre de 24 à 32%.

Depuis plusieurs années déjà, le smart building s’impose donc comme la norme dans le secteur des bâtiments. Il facilite la conformité par rapport aux réglementations, améliore l’impact environnemental du parc immobilier et aide à diminuer les factures. Le frein principal au déploiement global reste bien souvent la hauteur de l’investissement initial combiné avec un manque de transparence quant au retour sur investissement.

Smart building : un contrôle optimal des consommations d’énergie

L’optimisation de l’usage d’énergie au sein du parc immobilier s’effectue de deux manières. D’une part, il s’agit de rationaliser la consommation d’énergie en s’adaptant à la demande et aux habitudes. L’objectif ici revient à diminuer la demande globale en énergie.

 

D’autre part, il faut se tourner vers les énergies renouvelables pour suppléer à la demande restante. On pourrait également évoquer un troisième axe à savoir la modification des habitudes de consommations des occupants.

 

Les bâtiments intelligents ou smart buildings répondent donc à la première nécessité. Grâce à un réseau de capteurs, les technologies intégrées aux bâtiments permettent d’atteindre différents objectifs :

 

  • Réguler la température en fonction de l’occupation ;
  • Optimiser les flux d’air et de chaleur au sein d’un ensemble d’unités ou d’immeubles ;
  • Automatiser les éclairages grâce à des capteurs de présence ;
  • Surveiller les consommations des équipements électroménagers et appliquer des solutions de maintenance prédictive ;
  • Repérer les surconsommations d’énergie, établir des rapports et statistiques et proposer des pistes d’optimisation...

 

À cet effet, de plus en plus de bâtiments, en particulier les bâtiments non résidentiels, sont équipés d’une Gestion Technique de Bâtiment, GTB. Ce système informatique permet de surveiller et gérer les différents équipements au sein d’un immeuble ou d’un ensemble d'immeubles. Néanmoins, un tel dispositif n’est pas toujours nécessaire pour rendre un bâtiment intelligent.

En effet, L’Internet des Objets, le déploiement de la 5G et l’intelligence artificielle devraient ouvrir de nouvelles portes. Le secteur proptech — qui englobe les acteurs dans ce domaine — affiche d’ailleurs une santé insolente comme l’indique KPMG. Selon une étude publiée par Research and Markets, le taux de croissance du segment smart building pour les cinq prochaines années devrait atteindre 23% par an. L’intérêt pour les smart buildings est donc bien présent.

Les données, la nouvelle énergie des bâtiments

Un élément soutient l’avènement des smart buildings : les données. Rendre un bâtiment intelligent implique la collecte et le traitement de multiples données en temps réel. Une stratégie d’optimisation de la consommation d’énergie repose sur l’usage de smart data. En outre, la mise à disposition des données permet aux occupants de prendre conscience de leurs habitudes et de modifier ou d’adapter leurs comportements en conséquence.

 

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La Ryax Team.